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Les salaires en France et le FLE

Article publié le 7 Août 2012. Dernière mise à jour le 10 Octobre 2015 – Plus de m.à.j. prévues.
Si vous souhaitez réutiliser cet article ou l’actualiser, n’hésitez pas à me contacter.

Sommaire :
1) Avant-propos
2) Introduction
3) Le prof’ et la glande
4) Et le FLE dans tout ça ?
5) Le FLE en déclin
6) L’administratif, cette barrière invisible
7) Quid des salaires ?
8) Le FLE payé à l’étranger : étude des offres
9) Témoignages ? Envie de dire quelque chose ?

Ça fait quelques années que je m’intéresse aux salaires en France, tout corps de métiers, et plus particulièrement aux salaires des professeurs de Français et de Français Langue Étrangère (FLE).

1) Avant-propos
Avant de commencer, je tiens à préciser que certains points et critiques n’engagent que moi. Par exemple, je considère que la France est une des premières puissances mondiales où les salaires sont les plus faibles. Je ne prendrai pas le temps de m’attarder longuement là-dessus, libre à vous de faire des recherches et études, mais pour avoir pas mal voyagé je suis convaincu d’avoir en grande partie raison.
Il est ici question d’être juste, et non de faire croire à une appartenance politique (critiquez le capitalisme, vous êtes socialiste ou communiste; critiquez les aides sociales et vous êtes de droite – la mentalité de l’inculte dans toute sa splendeur). Pour information, vous pouvez vous détendre, je n’appartiens à aucun courant politique, mon jugement – bien que personnel – est détaché de toute influence et se veut objectif (à vous de juger si c’est totalement, partiellement ou aucunement).
Les informations personnelles et anonymes qui figurent dans cet article ne peuvent aucunement être utilisées à des fins commerciales, judiciaires ou toute autre forme dépassant le domaine privé et informatif. Ce texte a pour but ultime de se poser la question de l’avenir de l’enseignement du Français tant en France qu’à l’étranger, à savoir – entre autre – la promotion et culture de la langue.

2) Introduction
Parler salaire n’a de sens que si on prend en compte le coût de la vie dans le pays concerné. Quel est le coût de la vie en France aujourd’hui ? Globalement très élevé, comme dans beaucoup de pays “développés”. Entre les taxes (impôts équivalents à un salaire par an et plus, taxes foncières, redevances…), les loyers (ou crédits), les assurances, les transports (essence, entretiens, pannes, cartes de voyage…), la nourriture, les factures, les imprévus, etc., le salaire peut fondre très vite, et on se retrouve rapidement sans le sou, notamment en vivant seul.
Selon salairemoyen.com que je viens de consulter (29/07/2012), un couple a un revenu moyen net mensuel de 2600€, soit 1300€ par personne. Ce qui n’a rien d’incroyable, bien au contraire.

Le SMIC depuis le premier Juillet 2012 est passé à 9,40€/heure (brut). Le salaire mensuel selon le schéma des 35 heures est donc de 1425,67€ brut (source : service-public.fr), soit un salaire net d’environ 1100€ (!). Bien en deçà des 1300€ net suggérés au-dessus.
Le SMIC, j’ai l’habitude. Quand on est jeune, étudiant, sans expérience, d’origine étrangère ou de couleur, ou qu’on parle peu ou pas le Français, les patrons et agences se font un malin plaisir à vous sous-payer. Heureusement qu’il y a la loi pour limiter la casse, sinon on serait à 5€ de l’heure, voire moins. Car malheureusement, rares sont les postes qui paient selon ce que vous valez et faites (autrement, certains politiques et autres seraient payés à l’euro symbolique).
Parce qu’il est impossible de déterminer précisément le nombre d’individus résidant en France (on admettra métropolitaine) payés au SMIC, on arrondira à 3 millions, ce qui me semble être une estimation plus qu’honnête voire sous-évaluée sachant qu’en 2008 il y en aurait eu 3,3 millions et en 2012 il y en aurait 2,7 millions. Comment est-ce que ça a pu diminuer ? La “crise”, tel le nuage de Tchernobyl, nous aurait donc épargnés en faisant le tour de la France ?
Calculons maintenant le pourcentage de personnes payées au SMIC par rapport au nombre de salariés (et non au nombre de Français, ce qui n’aurait aucun sens). Il y aurait 22,7 millions de salariés (près d’un français sur 3 travaille ? ah bon…). 3 millions de smicards sur 22,7 millions de fourmis, ça nous fait à peu près 13%. Sur 10 personnes, au moins une est payée au SMIC.
On retiendra qu’au SMIC, vous êtes un employé non qualifié, vous valez 1100€ net par mois, et qu’en tant que personne qualifiée vous en valez 1300€ (et plus).
Venons-en aux enseignants.

3) Le prof’ et la glande
Être prof’ en France est un métier ingrat. J’ai été élève, collégien, lycéen, étudiant, je me souviens de mon état d’esprit face à certaines matières telles que le français (surtout à partir du lycée), la philosophie, l’histoire-géographie. On fout le bordel en classe, on dort, le portable sonne, on n’apprend pas ses leçons, on ne fait pas ses devoirs, on bâcle le travail… bref le prof’ lambda n’a pas la vie facile tous les jours. Outre le fait qu’en dehors des heures passées dans l’établissement, il y a les heures passées à préparer les cours et corriger les copies des apprenants. Heureusement, le salaire rattrape un peu tout ça. Pas mirobolant, mais on a vu bien pire, de plus il y a une sécurité de l’emploi supérieure à bien des secteurs. Par sécurité, j’entends l’unique fait d’avoir un CDI et d’appartenir à l’Éducation Nationale (la probabilité de perdre son travail est très faible). Parce que la sécurité dans les ZEP… “Sécurité de l’emploi”, une expression qui mérite à elle seule tout un livre.
Un enseignant dans les écoles/lycées/collèges démarre à environ 1600€ net, pour finir 30 ans plus tard non pas poignardé par un élève taré, mais à 2500-3000€ net. Un enseignant en université gagne évidemment un peu plus.

Oui, 2000€ net par mois, c’est sympa. Mais est-ce que ça les vaut ? La réponse est d’emblée négative. L’utilité d’un enseignant est au-delà du poste qui lui est attribué. Le prof’ enseigne bien plus que sa matière, il éduque. A l’heure où l’épidémie de débilite aiguë touche de plus en plus de parents incapables de dresser leur progéniture, le professeur est un des derniers remparts. Un rempart désormais affaibli dans une société aux comportements douteux. Mais là n’est pas la question.
En se référant à cet article du 13 Septembre 2011, selon une étude de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique) le salaire des enseignants français est inférieur à la moyenne de ladite organisation. Le salaire moyen des enseignants du primaire ayant au moins quinze ans d’expérience est en France de 2037 euros (net selon l’article) par mois, tandis que la moyenne des pays de l’OCDE est à 2376 euros par mois. Pour le secondaire, le salaire moyen en France tourne autour de 2200 euros par mois contre 2550 en moyenne dans l’OCDE. 2750 euros pour les enseignants belges, 2875 euros pour les enseignants anglais, et plus de 3600 euros pour les Irlandais ou les Allemands. Les mieux lotis étant de loin les Luxembourgeois avec 6750 euros. Ça donne à réfléchir…
Imaginons un instant qu’on supprime l’enseignement. Pouf ! Plus d’écoles, collèges, lycées, universités. Chacun se retrouve livré à lui-même. Combien de temps va tenir le pays avant de sombrer dans les flammes ?
Il y a certains corps de métier dont on ne peut se passer, tels que la police, le domaine médical (et là je ne parle pas des poseurs de prothèses mammaires…), les prof’, etc. Leur disparition impliquerait la naissance d’un chaos et probablement une destruction progressive du pays. Heureusement, on en est loin.

4) Et le FLE dans tout ça ?
Ah oui, enseigner le Français en tant que langue étrangère… Quel parcours ! Entre les diplômes non reconnus, à moitié reconnus, les formations qui nécessitent de vendre un rein pour un résultat plus que mitigé (si des personnes travaillant pour le CNED se sentent visées, c’est tout à fait normal), le nombre d’offres très faible, le FLE est un des pires choix dans l’enseignement (bon d’accord, peut-être après le swahili…).
En toute logique, on se dit que si on veut enseigner le FLE, ça doit se faire forcément dans un pays étranger. Ce n’est pas si simple, car il existe des établissements de formations en France qui permettent aux étrangers d’apprendre le français en France. C’est ici que le FLE intervient.
Si vous me demandez si un prof’ de français peut enseigner le FLE, je vous répondrai que oui, de même que je pourrais enseigner le français en lycée ou tenir une conférence. Il “suffit” d’une préparation (je vois déjà les personnes naturellement stressées/nerveuses me faire des gros yeux). Il faut retenir une chose très importante : on apprend sur le tas. Que vous soyez plombier, mécanicien, agent de surface, la pratique est le seul maître forgeron des compétences. La théorie sert la psychologie, le savoir (partiel), l’anticipation, mais elle ne couvre jamais toutes les possibilités. Vous pourrez avoir préparé un cours à la perfection (selon vous), il peut se produire quelque chose d’inédit qui vous prendra au dépourvu. Attention : quand je dis “sur le tas”, ça ne veut pas dire que vous ne savez rien du métier, bien au contraire !
Être enseignant de FLE, ce n’est pas facile. Il faut préparer les cours, la plupart du temps personnalisés car vous vous devez de vous adapter à votre public, et ça prend du temps, beaucoup de temps. Enfin ça, ça dépend du sérieux du prof’. Certains pourront se contenter d’utiliser simplement un manuel (et je ne donne pas cher de leur avenir, car ça signifierait qu’ils n’ont rien compris aux valeurs de l’enseignement). Public oui, et ô combien large ! Car contrairement à l’enseignement classique où vous aurez quelques classes et suivrez le programme national, l’enseignement du FLE peut vous amener à avoir jusqu’à 10 cours différents par semaine, si ce n’est plus ! Et ces cours ne dureront pour beaucoup qu’une heure, voire une heure et demie. Je vous laisse imaginer le suivi et les préparations nécessaires…
En étant un peu chanceux, vous pouvez être prof’ de FLE pour un établissement du type Alliance Française, ou mieux encore : dans un établissement scolaire (étranger). Là, vous aurez des classes normales, un train de vie régulier et donc une meilleure aisance pour dispenser les cours (en plus d’un meilleur salaire !). A l’opposé, si vous êtes en freelance (auto-entrepreneur), il va falloir serrer les fesses et être très organisé.
J’ai fait les deux : quelques mois à l’AF de Hanoï, un peu en université (toujours Hanoï) et freelance à Londres. Est-il bien utile de préciser que la deuxième partie est la plus difficile ? Ce pour un grand nombre de raisons telles que : le nombre de français sur place (très nombreux !) ce qui induit une “concurrence” délirante, la difficulté à trouver des clients (même en passant par des agences), les transports en commun qui sont un facteur aggravant (perte de temps, pannes récurrentes, bouchons), le coût de la vie (surtout les loyers et transports), et j’en passe. Plus généralement et quel que soit votre lieu de résidence, le plus difficile est de trouver des clients et, surtout, de maintenir un nombre d’heures régulier. En effet, comment s’assurer que vous aurez vos 15 heures de cours par semaine 12 mois de l’année ? Que faire lorsque des cours sont annulés, lorsqu’il y a un imprévu ? Ici, il n’y a PAS de sécurité de l’emploi, et c’est pourquoi on classe l’enseignement du FLE parmi les emplois précaires.

5) Le FLE en déclin
Précarité oui, car le français n’est plus la langue que tout le monde veut apprendre (l’a-t-elle déjà été ?). Le français n’a plus son influence d’antan, et seuls quelques irréductibles clichés lui permettent un salut fébrile, mais toujours là. L’heure est à l’anglais, et c’est normal. A l’heure où l’internationalisation bat son plein, le français fait grise mine malgré le nombre important d’ex-colonies. Mais même en Afrique, on parle un français africanisé, de même que sur les îles. Le français a perdu de sa superbe, il n’y a qu’à voir le nombre grandissant de personnes incapables d’écrire une phrase “complexe” sans faire de fautes grotesques. Une véritable honte. Des personnes nées en France (donc françaises) et qui ne s’identifient même pas à leur pays. Il n’est même pas question ici de nationalisme, mais de valeur et de reconnaissance. Une langue fondatrice, inspiratrice, trop compliquée et torturée mais pas suffisamment pour la salir au point de ne plus savoir l’écrire. Si vous me demandez, je ne serais même pas capable de conjuguer certains verbes avec certains temps. Mais de là à passer pour un illettré…
Au Vietnam, le français est assez demandé car beaucoup d’étudiants veulent continuer leurs études supérieures en France. Effectivement, s’il y a bien une chose (parmi d’autres) sur laquelle on ne peut cracher, c’est la qualité de nos études. Ce n’est pas parce que l’enseignement en fac paraît chaotique qu’il est mauvais. Mes prof’ étaient tous ou presque des têtes et il est très agréable de discuter et débattre avec ce type de personnes. Puisque les étrangers veulent venir étudier en France, c’est l’occasion pour se faire une place dans l’enseignement du FLE, car tout étranger voulant résider (temporairement ou non) en France se doit d’avoir un niveau minimum, preuve à l’appui (par exemple score au TCF, DALF, DELF, etc.). C’est donc là que l’enseignant du FLE intervient. Le Vietnam étant un pays assez particulier, on y trouvera quelques français, mais en quantité limitée. Un prof’ de FLE aura donc plus de chances de trouver un boulot (reste la loi contraignante pour les étrangers, mais c’est une autre histoire). Si vous visez un super pays tel que le Japon – quoi ? comment ça je suis subjectif ? – les chances de trouver un poste sont quasi nulles. La demande étant gigantesque, et l’offre très très faible. Ici on rejoint ce qui précède : qui veut apprendre le français ? Éventuellement pour étudier, surtout pour visiter la France, rien de vraiment sérieux qui puisse offrir un emploi durable. Il en est de même pour tous les pays.
Il sera plus facile de trouver un poste dans un pays en voie de développement que dans un pays tel que le Royaume-Uni, les USA, le Canada, le Japon et quelques autres de l’Europe.

6) L’administratif, cette barrière invisible
Autre barrière importante qui contribue à la disparition du FLE : l’administratif et les frontières. Si parce qu’en regardant un film de guerre vous voyez la France coopérer avec les US, l’Australie et le Japon et que vous vous dites qu’ils sont super potes et que vous iriez bien vous installer quelques années là-bas, vous êtes dans un bien beau rêve. Qu’il y ait une alliance ou non, les pays sont absolument fermés et il est horriblement compliqué d’obtenir un visa sur le long terme. Le visa, Saint Graal des globe trotteurs, est une pépite qui est souvent bien difficile à obtenir. Pour les touristes, ça ne pose pas de problèmes majeurs : on remplit quelques feuilles, on aligne les billets et nous voilà avec un tampon de quelques semaines à 3 mois et plus selon le pays cible. Pour qui veut vivre et travailler, l’histoire est toute autre et n’a pas fini d’en faire stresser plus d’un !
Je continue avec l’exemple du Japon puisque je sais au moins de quoi je parle. Pour visiter le Japon, vous pouvez partir dès demain avec juste votre passeport, et vous aurez votre tampon gratuit à l’atterrissage qui vous permettra de rester là-bas 3 mois en tant que touriste. Dans ce cas-là, interdiction de travailler (quelle que soit la forme) sous peine de se voir viré et interdit de séjour pour plusieurs années. Comment faire alors si vous voulez débarquer là-bas et trouver un travail ? Et bien c’est presque impossible. En effet, pour obtenir un visa de travail, il faut être “sponsorisé” par une entreprise (université, école, peu importe), c’est-à-dire qu’elle s’occupe de votre dossier (visa) et se porte garant eu égard à votre statut. Je crois que vous commencez à saisir le truc : comment se faire embaucher si on ne peut pas aller au Japon pour y travailler ? C’est vraiment un casse-tête qui coûte temps et argent, et qui concerne nombre de pays. Donc pour trouver un poste d’enseignant de français, je vous laisse imaginer la “simplicité” de la chose.
Tout ceci ne fait que contribuer un peu plus à la disparition du FLE. Qui est assez motivé et – surtout ! – a assez d’argent pour se lancer dans une telle aventure ?

7) Quid des salaires ?
Venons-en à la partie qui nous intéresse le plus : les salaires. Les salaires, au-delà du fait qu’ils nous permettent de vivre, payer nos crédits et nous amuser, sont une unité de reconnaissance de valeur. Plus le salaire est élevé, plus le métier est reconnu (c’est subjectif, mais c’est comme ça). Un poste payé 4000€ est théoriquement plus important pour la société qu’un poste à 1500€. Je vois derrière votre écran que vous n’êtes pas d’accord, et vous avez raison. Mais la vie étant injuste, ça n’est pas près de changer.
Un site intéressant pour avoir une idée des salaires à travers le monde est la section “offre d’emplois” de fle.fr. Référez-vous un peu plus loin dans cet article pour avoir une petite étude des salaires proposés selon la géographie.
Avant de parler des salaires proposés, laissez-moi vous parler des miens. Curieusement, beaucoup – si ce n’est la majorité – de personnes se refusent à divulguer leur salaire. Par honte, par crainte du regard des autres, par peur de paraître inférieur ou au contraire supérieur, “secret professionnel”, que sais-je. Grand bien nous fasse, ce n’est pas mon cas !
Avant d’être prof’ de FLE, j’ai travaillé en intérim, là c’était le salaire de la peur : le SMIC. Les diplômes, le savoir-faire, l’intelligence, le sérieux et j’en passe ne semblent pas être des facteurs qui intéressent les employeurs. Soit. Après ces durs moments (et beaucoup savent combien il n’est pas facile de travailler dans la manutention voire en usine), j’ai fait quelques mois d’enseignement du FLE au Japon en tant que bénévole. Par définition, je n’ai pas gagné un rond (enfin si, un zéro) mais une expérience de base. Après ça, direction le Vietnam où j’ai enfin pu entrer dans le monde professionnel. J’ai donc travaillé pour l’Institut Français de Hanoï, comparable à l’Alliance Française car relié directement à l’Ambassade de France. C’est donc la France qui décide des salaires. Correction du 10/10/2015 grâce à maestro qui a commenté le 12/10/2013 : “Ce n’est pas le gouvernement français qui détermine les salaires des personnels de l’Alliance française, ça c’est seulement vrai pour un directeur expatrié pour son salaire à lui . Les profs, les admin sur place sont payés localement et c’est le Conseil d’administration de l’alliance en collaboration avec le directeur qui détermine le salaire proposé en fonction du budget de l’Alliance.
Et les alliances reçoivent des subventions de l’état français qui se réduisent comme peau de chagrin. L’argent attribué est maintenant dirigé sur des projets en particuliers, les subventions de fonctionnement ne vont que pour les établissements ou la France veut réellement assurer une présence.
Les Alliances pour survivre doivent trouver des mécènes et développer des partenariats.
Je ne conseillerai à personne de choisir de faire carrière comme prof de fle à l’étranger, il y a des directeurs en salaire local qui ne peuvent plus revenir en France. droit au chômage terminé, pas de sécu, très difficile de retrouver un emploi en France ensuite. Un ancien de la fondation alliance française.”

L’idée du gouvernement français étant de saboter notre langue, beaucoup de postes ne sont pas renouvelés, il n’y a plus de CDI et le salaire horaire était bien inférieur à celui d’un embauché : 9$ (américains). Pour un pays comme le Vietnam, c’est suffisant (si on fait assez d’heures), en France ce n’est même pas le SMIC. 9$ pour enseigner à des groupes de 5 à 15 personnes, je vous laisse faire le calcul par tête. Oui, ça fait mal… Après ça j’ai eu la chance d’enseigner en université. Vous imaginez ? Alors qu’ici il faut être agrégé, moi, petit débutant, me suis vu proposer un mois de cours à l’École Internationale de Hanoï, le genre de truc qui n’arrive qu’une fois toutes les 5 vies ! Et là, niveau salaire, ils ne rigolaient pas : 23$ de l’heure ! Je préparais totalement mes cours (pas facile au début, ils me balancent là-dedans sans aucune aide ou information), mais c’était super intéressant ! Ils m’ont même demandé de continuer à la rentrée, mais la vie au Vietnam est assez particulière, j’ai préféré m’en aller.
Ensuite je suis venu à Londres, et j’ai découvert ce que signifiait vraiment le terme “voler” en payant des loyers incroyablement chers tout en vivant avec 6 autres personnes sous le même toit. Encore aujourd’hui, j’ai le sentiment d’être tombé dans une société qui a régressé. Pour enseigner, je me suis tourné vers les agences, à défaut de pouvoir intégrer un établissement (diplôme anglais ou français reconnu pour pouvoir prétendre au Qualified Teacher Status obligatoire). Malgré le peu d’heures, les anglais sont bien moins avares que les français, et c’est donc 20 à 25£ de l’heure que j’ai touchées là-bas (sans taxes déduites). Un salaire honorable, mais amplement mérité vu les efforts à fournir (déplacements, préparation des cours, rapports, etc.).
Témoignage anonyme : un enseignant dans une Alliance Française à Madagascar
Le salaire minimum national est de 40€. Diplômé du DAEFLE, ce prof’ (qui est le seul natif à enseigner là-bas, les autres étant des autochntones) gagne entre 1 et 2€ de l’heure en fonction de la classe (groupe ou cours particulier). Il n’a pas été engagé en tant qu’enseignant mais en tant que consultant, ce qui permet à l’organisme d’avoir à payer uniquement une assurance couvrant les heures de travail, rien concernant les cotisations pour la retraite. Cette personne travaille aussi dans un autre centre de langues et le salaire horaire oscille entre 3 et 4€.
Après un tel témoignage, on se demande ce qu’entend le gouvernement par “promouvoir” notre belle culture et tout le toutim à l’international, sachant que l’AF est directement représentée et gérée par la France. Théoriquement, un organisme officiel devrait avoir bien plus de fonds et de moyens qu’un centre de langues (privé en toute logique). Voilà ce que vaut notre langue…

8) Le FLE payé à l’étranger : étude des offres
Outre mon parcours quelque peu atypique, voyons maintenant ce que proposent les offres sur internet, et notamment fle.fr. A noter que les offres publiées chez pôle emploi sont très similaires. A l’heure où j’écris ce passage (07 Août 2012), il n’y a pas assez de données pour mener une étude correcte ce qui d’ailleurs n’est pas le but ultime, mais ça donne une idée de ce que gagnent les prof’ de FLE en France et à travers le monde.
J’ai classé les offres par pays (avec les villes ou zones), le titre du poste, le nombre d’heures demandées, le salaire (généralement brut) et les diplômes/expérience nécessaires.A noter que certaines offres (notamment en Asie) offrent des avantages en nature considérables tels que le logement et le visa.
[partie à étoffer]

AUTRES
– Moroni (Comores), Chargé(e) de mission Espace CampusFrance de Moroni, 39 heures par semaine, 1000€ net + frais de visa long séjour+ billet d’avion Aller-retour pris en charge début et fin de contrat, Une formation supérieure (Bac + 3 minimum) et une bonne connaissance de l’organisation de l’enseignement supérieur en France sont requises.
– Cuenca (Équateur), Professeur des écoles PS ou GS, 28h30, 700$USD sur 12 mois (???) + prime d´installation de 200$ + assurance médicale et rapatriement, CRPE
– Cayenne (Guyane Française), Formateur coordonateur en FLS, 35 heures, 2600€, Master FLE FLS

BELGIQUE
– Courtrai, 5 Enseignants de FLE, temps plein ou partiel selon disponibilités, 18,00 EUR/60 min, Minimum une licence

BOSNIE
– Sarajevo, Enseignant(e) de FLE, entre 12h et 20h par semaine, rémunération à préciser, Master de FLE

CHILI
– Concepcion, Professeur de FLE, 20h de cours / semaine + 10h de préparation de cours + 3h de tâches pédagogiques (aide à la coordination), 400 000 pesos / mois (env. 670€), Master 2 FLE validé + habilitation pour corriger le DELF-DALF

CHINE
– Qingdao, lecteur/lectrice, 12-16 heures de cours par semaine, 4500-5000 yuans RMB par mois (env. 570 à 630€), Master ou plus
– Hong Kong, Professeur de français, 40 heures (5 jours) par semaine, entre 20 000 et 24 000 HKD (1940 et 2330 euros ) selon expérience et qualifications, Master FLE
– Xiangtan (Hunan), Professeur, minimum 18 heures par semaine, au moins 4000 Rmb (env. 505€)par mois (sans compter un appartement de deux pièces gratuit avec l’eau, l’électricité, le gaz et l’internet gratuits; un offre des frais de transport international 8000 Rmb pour le professeur qui travaille pour une année; un offre des frais de voyage 2200 Rmb pour le professeur qui travaille pour une année), Licence ou master linguistique, littéraire ou FLE
– Xi’an, Enseignant(e) de FLE, 20 heures de cours hebdomadaires en moyenne,60 Rmb net/heure (environ 6 euros ; ce qui constitue un montant tout à fait confortable pour la Chine), Master de toutes les spécialités, surtout FLE ou DAEFLE
– Hong Kong, Enseignant(e) de français pour jeunes enfants, 25 à 30 heures par semaine, 20 000 à 24 000 HK$ net par mois suivant horaire (1€ = 9.60 HK$), Licence FLE ou équivalent ou CRPE
– Weihai (province Shandong), Lecteur de FLE, 12 à 16 heures / semaine, 4000 à 4500 Cny /mois (env. 511 à 575€), Diplôme FLE requis, master FLE de préférence

ESPAGNE
– Olot (Girona), Professeur de FLE / ANGLAIS, 32 heures par semaine, rémunération non communiquée (hum…), Licence FLE / anglais

FRANCE (métropolitaine)
– Ile de France, Formateur en FLS et remise à niveau en contexte professionnel, 8H à 35H selon les actions, rémunération non communiquée (mais ne doit pas être bien élevée), Master FLE ou Ingénierie de formation pour adultes ou Licence + expérience
– Paris, Professeur de FLE, de 15h à 25h, 14,15€ brut/h,Master Fle
– Paris, Enseignant, 10 à 16 h/ semaine, rémunération selon profil (hum…), Master 2 de FLE – DPAFP
– Torcy/Melun (77), Formateur(trice), 35 heures, 13.09€ brut / heure, Master 2 FLE
– Greoux-les-bains, Animateurs Linguistiques, temps plein, 1045€ net, FLE+BAFA
– Haute Savoie/Ain, Formateurs FLE, 11,05€ brut / heure, Master FLE ou 10 ans d’expérience (!)
– Mantes la Jolie, Formateur, volume horaire à définir, 12€ brut / heure, Master 1 FLE
– Paris, Professeur de FLE, 15h ou selon disponibilité, 18€ brut / heure, Master FLE
– Biarritz, Enseignant de FLE, 20 à 30h par semaine selon plannings, 12€/h, M1 FLE

HONGRIE
– Debrecen, Enseignant de FLE, 18 heures, 88000 forints nets (env. 320€) + logement gratuit + avantages, Master 2 FLE/sciences du langage/LEA/lettres modernes ou semblables

LAOS
– Thakhek, Professeur – Chef de projet, 39h dont 18h de cours, 813 €/mois, Master FLE ou équivalent

LYBIE
– Benghazi, Professeur, 24h enseignement + 12h pédagogiques, 2000 dl soit 1250 euros, Master 2 FLE/FOS
– Tripoli, Professeur, 24h enseignement + 6h administratives, 2000 dl, MASTER 2 FLE/FOS

MAROC
– Rabat, Professeur de FLE, 39 heures, niveau 5 échelon 1 (???), Master 2 FLE ou DAEFLE et Habilitation examinateur DELF/DALF
– Rabat, Coordonnateur des certifications et enseignant FLE, 39 heures, Niveau 6 échelon 1 (???), Master 2 FLE – Habilitation formateur DELF/DALF exigée
– Oujda, Enseignant, 30 heures, 5000 dhs marocain (env. 450€), Licence/master en FLE ou équivalent
– Agadir, Responsable des cours de langue, 39h par semaine, Niveau 7, échelle 1 (???), Master 2 FLE ou équivalent

MEXIQUE
– Centre Interlomas, Professeur de FLE, 20 à 28 heures, 12000 pesos MXN en moyenne (env. 730€), Master FLE

PAKISTAN
– Karachi, Assistant du coordinateur des cours, 44h environ, 600€/mois en moyenne (permet de séjourner dans de bonnes conditions compte tenu du coût de la vie au Pakistan, où le salaire moyen est de 70 € / mois), Master 1 ou 2 FLE

PÉROU
– Mancora, Professeur/Répétiteur, 35 heures par semaine, 400 dollars par mois (+logement et repas du midi), Enseignant diplômé d’état ou en fin d’études
– Lima, Enseignant/Responsable pédagogique (être demandeur d’emploi indemnisé par pôle emploi), 40h, maintien des indemnités + prise en charge du repas de midi 50 € par mois versés à la fin du stage + prise en charge de 500 euros du billet d’avion, Master 2 de FLE orienté TICE

RUSSIE
– Moscou, Professeur de FLE, 25 heures, 1500€, Diplôme de FLE

SERBIE
– Pirot, Lecteur de Français, 12 heures hebdomadaires,environ 700 euros bruts mensuels, MASTER 2 Didactique du FLE

SOUDAN
– Université de Khartoum, Professeur de FLE, 12 heures, 600 euros + indemnité sur place, Master 1 ou 2 FLE

TAIWAN
– Taipei, Professeur de FLE, 14-22 heures, 500NTD (Environ 13,5 Euros) de l’heure, Licence

UKRAINE
– Kharkiv, Stagiaire FLE, 12h + autres activités, indemnités de 800 € par mois, Être inscrit obligatoirement en master 1 ou 2 de FLE

9) Témoignages ? Envie de dire quelque chose ?
Si vous voulez partager votre expérience (de manière anonyme ou non) ou ajouter des informations à cet article, contactez-moi. Je me ferai un plaisir de discuter avec vous et de modifier ce texte en conséquence !
Et si vous voulez simplement commenter cet article, pas de problème, je publierai votre opinion à partir du moment où elle respecte les valeurs morales de base (politesse, pas d’insultes, pas de propos extrêmes qui portent atteinte à l’humanité, etc.).

Je rajoute ici les commentaires qui avaient été postés à propos de cet article, puisque j’ai fermé le blog que je n’entretanais guère et qui s’est retrouvé envahi de spams.

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